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Les chaises se vendaient des prix invraisemblables. Cette église moderne, qui semble un théâtre avec son autel italien entouré d’élégantes colonnades, ses lustres à gaz, ses dorures trop neuves, était bien le décor indiqué à de pareilles représentations. Les femmes surtout raffolaient de ces homélies passionnées dont la rudesse violente les remuait et les domptait. Autour de la chaire, le froufrou des robes, le piétinement des talons s’assourdissaient discrètement. Et un remous troublant d’odeurs mondaines, la tiédeur musquée des fourrures, le parfum des violettes traînant dans les dentelles, des essences subtiles imprégnant la peau, montait aux narines du prédicateur.