Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

au Mas-Jelus le cadavre de l’adorée, il devint comme fou. Il lui fit un linceul de toutes les fleurs du Mas-Jelus, et, ayant creusé une fosse au milieu de la vigne, il l’enterra lui-même. Les cigales et les grillons crécellaient. Les fenouils, les roses jetaient leur encensement musqué dans l’air. Et la fosse refermée, le cousin reprit le chemin du Mas-Jelus, courbé comme un vieillard par son immense douleur. Depuis, chaque jour, au crépuscule, il va s’asseoir sur le banc. Les rossignols égrènent leurs trilles aigus dans les branches. Mais Moussû Marius écoute le tintement lointain qui sonne aux clochettes des chèvres, par-delà les landes endormies.