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bon sommeil qu’elle allait dormir pour l’éternité au fond de la rivière, claire comme un berceau d’enfant.

— Pauvre Marius ! fit-elle une dernière fois.

Et elle se laissa glisser dans l’eau les yeux ouverts.

On retrouva le corps deux jours après. Les vêtements s’étaient déchirés dans les herbes. Et elle paraissait plus belle avec ses chairs d’une pâleur mate et ses cheveux ruisselants. Les lèvres décolorées se tendaient comme vers un baiser d’amour, et elle serrait étroitement dans sa main crispée son bouquet effeuillé. Moussû Marius avait espéré ainsi qu’un enfant. Il l’avait attendue nuit et jour sur le banc accoté à la porte. Et quand on rapporta