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le suivit des yeux jusqu’au tournant de la route. Elle monta ensuite sur le banc pour le voir encore, et quand il eut disparu dans la buée poussiéreuse, elle se tourna vers le Mas-Jelus et vers les cerisiers. Ses regards glissaient comme des baisers d’adieux sur les feuilles et sur les fenêtres ouvertes au soleil. Et, pas à pas, elle descendit par les vignes le chemin qui conduisait à la rivière.

Le village s’éveillait : des envolées de pigeons s’éparpillaient dans le ciel rose. Et l’eau coulait paresseusement, avec des sanglots sourds qui attiraient.

Margarîdo s’arrêta sur la berge. Elle avait cueilli un gros bouquet de tubéreuses ; et, respirant l’odeur énervante des fleurs, elle pensa au