Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la puberté inviolée de ses seize ans en fleur.

— Bonsoir, Margarîdo, répéta-t-il encore. — Sa voix tremblait un peu. — Le soleil a bien flambé cette journée, n’est-ce pas ?

— Beau temps pour les cigales ! fit-elle, songeant aux bruyantes chanteuses des bois d’oliviers.

— Que tes lèvres doivent être sèches ! Veux-tu goûter les cerises du Mas-Jelus ?

— Il est trop tard ! Le maître me battra si les chèvres ne sont pas au bourg à la sonnerie des offices.

Elle prononça ces paroles avec des regrets. Les prunelles allumées de désirs gourmands, elle regardait les cerisiers de Moussû Marius. Ils se dressaient sur les bleus assombris