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tain soir de juin où les rossignols amoureux égrenaient leurs trilles aigus sous les feuilles immobiles.

Les ténèbres tombaient ; toutes les haleines de la campagne pâmée se fondaient en une musique assoupissante. Les cigales ne bruissaient plus. Et le charme infini des nuits d’été planait dans l’air vibrant comme une large bénédiction. Moussû Marius allait s’asseoir devant la nappe blanche sur laquelle fumait déjà la soupière pleine, lorsque derrière les cerisiers s’éleva une voix claire d’enfant qui chantait.

Des rires espiègles, de ces rires fous qui montrent les dents luisantes, palpitaient dans cette aubade sonore.

Et c’était aux dernières notes un