Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Après le dîner, on s’accouda à la fenêtre. Une bande de jour ourlait encore les collines prochaines. Il faisait bon comme aux soirs d’avril où les premiers rossignols préludent dans les arbres reverdis. La fumée des cigarettes s’éparpillait comme chassée par un souffle d’éventail. Une odeur pénétrante et amère de feuilles mortes jonchant les pelouses montait au-dessus des murs d’un grand parc voisin. Paris s’allongeait dans la brume vague comme une bête mystérieuse. La Seine s’endormait. Et les réverbères flambaient un à un, avec des frissons d’étoiles, tandis que, pareille à un fanal mourant, la coupole d’or des Invalides se fondait lentement dans les gris décroissants du ciel crépusculaire.