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les filles avaient leur promis. Elles connaissaient toujours le péché avant le sacrement. Mais, Annyl dansait trop le guilledou, en vérité, et elle y laisserait son âme et son corps.

C’était ainsi que, sans trêve, discouraient les méchants paroissiens du village, comme des roquets hargneux qui hurlent aux étoiles dans le silence mélancolique des clairs de lune.

L’héritière des Peyramale avait-elle donc mérité ces insultes implacables ? Avait-elle vraiment connu l’émoi mystérieux, la joie délirante dont rêvent maladivement les belles filles pendant ces nuits lourdes d’août, où le sommeil ne peut clore les paupières ? Pauvre d’elle, elle ignorait presque ce que c’était. Elle