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si timide, avait fauté avant d’attendre même ses vingt ans ! Elle courait les galants, l’innocente. Et quels galants ! Un gueux n’ayant pas trois pistoles dans un nœud de mouchoir, vagabondant les douze mois de l’an par la campagne pour exercer son métier de crève-la-faim !

Et l’on enjolivait déjà de détails cruels l’histoire première. Les amoureux se voyaient chaque nuit. Elle se languissait du Tistet, toutes les longues heures des jours où elle ne pouvait le contempler et se sentir enveloppée de ses bras puissants. Elle s’endormait sur sa chaise en travaillant. Elle maigrissait à cette besogne de perdue qui lui cassait l’échine et lui cernait les yeux. On pouvait avoir un amoureux. Toutes