Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

éperdûment. Ses quatre tours carrées trouaient la nappe bleue du ciel. Les goëlands tournoyaient au-dessus, d’un essor lassé. Et dégringolant vers la mer qui s’épandait immobile, tachée de voiles, jusqu’à la barre mystérieuse de l’horizon, les masures du village se pressaient, s’appuyaient les unes contre les autres comme un troupeau épeuré…

Mais, depuis la date lointaine où le seigneur baron, bardé de fer et son pennon brodé de la croix sainte flottant au vent, avait disparu avec ses hommes d’armes, au tournant du chemin qui mène à Vitré, le logis entier semblait avoir perdu son âme bruyante et sommeillait dans une paix morne ainsi qu’un cimetière abandonné. Toute la vie, toute la