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Canero qui, dans une autre circonstance, se fut bien gardé de laisser entrer Ayder avec son armée dans la ville Royale, s’empressa de l’exciter à prendre son camp dans l’isle ; Ayder donna dans le piège du perfide Bramine ; il fit passer le pont & traverser la ville à son armée & campa avec ses troupes au bout de l’isle opposé à la ville. L’armée Maratte ne tarda point à paroître ; elle eut bientôt investi la partie de l’isle où il est possible de trouver un gué quand la rivière est dans son lit ordinaire.

Ayder n’ayant aucun soupçon de la trahison de Canero, se fondoit sur les magasins de la ville qui étoient bien fournis de vivres pour la subsistance de son armée, mais il fut très-étonné lorsqu’on lui rapporta dès le lendemain de l’arrivée des Marattes, que les portes de la ville étoient fermées & que Canero avoit fait dire que toute l’armée périroit par la faim ou par le canon de la ville, si on ne livrait le Général Ayder au Roi qui avoit de fortes raisons de s’assurer de sa personne. Ce rapport faisant juger à Ayder que Canero avoit juré sa ruine, il