Mayssour, Ayder[1], dont le camp formoit jusques alors l’aile gauche de l’armée des Mayssouriens, vint se camper à la droite des François : malgré toutes les raisons que purent lui alléguer le Commandant François & le Régent du Mayssour, & quelque peine qu’eussent les François à se voir, pour ainsi dire, enfermés, il ne voulut pas s’en départir ; il disoit au Commandant qu’il vouloit être près des François pour apprendre d’eux l’art de la guerre. En effet, il étoit très-attentif & très-exact à observer tout ce qui se faisoit dans le camp françois, & il faisoit répéter plusieurs évolutions dans le sien, le mieux qu’il lui étoit possible[2] ; cette répétition servoit d’amusement à l’Officier & au Soldat françois auxquels il s’attachoit à plaire par sa politesse & par ses bonnes manières ; mais ce que ceux-ci ne voyaient pas
- ↑ M. de Maissin, qui commandoit les François dans ce tems-là, est celui qui a donné cette anecdote, qui suffit pour détruire tous les propos qu’on tient sur le compte d’Ayder.
- ↑ Ayder, quoique Général de la Cavalerie de l’armée du Mayssour, avoit des troupes à lui en propriété ; la gauche est le poste d’honneur dans l’Inde.