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non point tel que celui des femmes Mulâtres qui ne peuvent point rougir, mais tel que pourroit l’avoir une jolie paysanne qui seroit fort hâlée & qui conserveroit les roses après avoir perdu ou laissé faner les lys : ce sont ces mêmes femmes jaunes que les Orientaux prisent par-dessus toutes les autres ; elles se donnent cette teinte en se peignant les joues d’une couleur jonquille, comme les Femmes en France se mettent du rouge, & ce qu’il y a de particulier, c’est qu’en très-peu de tems on s’habitue à cette couleur, & qu’on la trouve agréable. Leur habillement est toujours d’une simple gaze brodée ou brochée en or, très-riche ; elles sont couvertes de pierreries ; elles en ont jusques sur la tête, au col, aux oreilles, sur la poitrine, aux bras, aux doigts, à la jambe, aux doigts des pieds & jusques au nez, ayant toutes un petit diamant attaché par un anneau à une narine qui leur donne un petit air malin & leur sied très-bien. Les comédies sont toutes des pièces d’intrigue ; ce sont des femmes qui se liguent pour tromper un jaloux, ou des jeunes filles qui trompent leur mère ; on ne sauroit jouer avec plus d’art, & en