arrivent dans la tente d’Ayder, & lorsque Mirza veut se jetter à ses pieds, Ayder l’embrasse en lui disant : Tu ne me surprends pas, je t’attendois. Les deux armées se joignirent, & tout le monde pensa que cette démarche de Mirza étoit un heureux présage du retour à la bonne fortune d’Ayder.
Ayder, après avoir suivi l’armée du Général Schmidt jusques auprès de Veilour, changea absolument de manière de faire la guerre ; il partagea sa Cavalerie en trois corps dont il en prit un, & donna les deux autres à Moctum & à Mirza, ses beaux-frères ; il ne garda que ses Grenadiers & ses Caleros & Carnates, qu’il partagea aussi entre ses beaux-frères & lui, pour faire trois camps volants, & parcourant les uns & les autres tout le pays, ils mirent la terreur & le désordre par-tout, & jettèrent la plus grande consternation dans le Conseil, dans la ville & dans tous les comptoirs Anglois, qui devinrent de nouveau l’objet de la plaisanterie de tous les Européens de l’Inde, qu’ils avoient presque tous insultés pendant le court espace de leur prospérité