Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/429

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui servoit à toutes fins : c’étoit cependant une véritable croix de Saint-Louis, où l’on avoit conservé intact le côté où est l’épée & la couronne de laurier, & la devise bellicæ virtutis prœmium ; on avoit ôté, de l’autre côté, l’émail qui représente Saint-Louis, & on avoit substitué en place une petite croix, & il disoit qu’étant en Portugal, il avoit fait faire cette croix ainsi, pour avoir l’air François ; on lui défendit néanmoins de la porter, mais il se décora d’une broderie sur l’habit qu’on lui laissa. Des traits de son honnêteté ordinaire, lui ayant mérité la prison, son camarade obtint son élargissement avec permission d’aller à la côte de Coromandel accompagné de quelques Officiers Anglois, qui alloient à Madras. Notre Chevalier d’industrie parloit bien Anglois ; il s’attacha à séduire en sa faveur le Capitaine Masdam, à qui il conta ce qu’il voulut ; celui-ci le crut ou fit semblant de le croire. Il lui dit entre autres choses, que tous les Européens d’Ayder, qui faisoient la plus grande force de son armée, étoient très-mécontens du service de ce Prince, & sur-tout de leur Commandant ; & que si le Gouverneur de Madras