qui fut atteint du dernier ricochet d’un boulet[1].
Le Général Schmidt s’empressa, comme on peut le croire, de faire parvenir la nouvelle de sa victoire à Madras, ce qui tira le Gouvernement de cette ville d’un cruel embarras. L’incursion imprévue du fils d’Ayder avoit jetté la plus grande consternation ; la garnison du Fort Saint-Georgef ne consistoit qu’en deux cens Européens & six cents Cipayes, ensorte que la ville noire, qui est proprement la ville de Madras, se trouvoit à la discrétion du jeune Tipou-Saeb qui n’avoit pas encore dix-huit ans. Cette ville renferme un peuple nombreux, que les Anglois évaluent à quatre cent mille âmes, ce peuple avoit beaucoup été augmenté par les fuyards de la campagne. Quoiqu’elle porte le nom de ville noire, une grande quantité
- ↑ Le contraste de l’armée d’Ayder avec celle de Nizam, dans la bataille & dans la retraite, fait connoître ce qu’étoient les armées Indiennes battues par un si petit nombre d’Européens, & ce à quoi peuvent s’attendre dans la suite les Anglois & tous autres Européens, qui se flatteront de faire des conquêtes dans l’Inde.