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valerie paroissoit s’avancer bravement & en bon ordre contre l’armée Angloise, suivie de son Artillerie ; mais au lieu de s’étendre dans la plaine sur la gauche d’Ayder, elle se mit entre les Anglois & l’armée de ce Nabab, qu’elle masqua entièrement. Les Anglois avançoient toujours en côtoyant l’étang & la montagne, & marchant dans un terrein rempli de petites roches & d’arbrisseaux[1], dont les branches sont très-flexibles, & peu incommodes pour l’Infanterie. Ils étoient sur deux colonnes, ayant leur Cavalerie en queue & de l’Artillerie en tête qui canonoit la Cavalerie de Nizam, & la faisoit reculer, ce qui finit par lui faire prendre la fuite au grand galop, prenant le chemin le plus court

  1. Cet arbrisseau, qui vient dans toute cette partie de l’Inde, & dans tous les terreins qui restent en friche, est d’une très-grande utilité ; son bois, ses feuilles & sa fleur distillent une espèce de sucre doux, que la grande chaleur empêche, je crois, de se réduire en grumeaux, comme elle fait au miel. C’est avec cet arbrisseau qu’en tous tems les Distillateurs, qui suivent toujours les camps Indiens, font leur arac, en y ajoutant plus ou moins de sucre suivant la saison.