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prendre la route ordinaire, & ne leur eût dit de prendre celle de la mer. La Cavalerie d’Ayder arrivoit au grand galop par la plaine, & coupoit le chemin. Méhémet-Ali-Khan, qui prit seul à cheval la grande route, manqua d’être investi malgré la bonté de son cheval. Si le Gouverneur eût eu le malheur d’être pris, sa vanité & sa présomption en eussent été cause ; le monde n’étoit point encore tout-à-fait rassemblé pour le déjeuné qu’une quantité d’habitans de la campagne passèrent dans le chemin pour se sauver au Fort Saint-Georges, en criant : Maratta, Maratta ; les peuples de cette côte, n’ayant jusques à cette guerre essuyé d’autres incursions que de la part des Marattes. Le Gouverneur & autres Anglois, au lieu de faire attention aux cris de ces fuyards, n’en faisoient que rire ; une seconde troupe ayant passé, & quelques personnes de la compagnie observant qu’il falloit y faire attention, le Gouverneur dit : La Cavalerie ennemie ne peut arriver jusqu’ici, sans passer devant des forteresses où nous avons des garnisons dont les commandans me donneroient des avis ; la frayeur de ces