l’infanterie revint au camp, & que la nuit étant close, personne ne donnoit de nouvelle de son père & de la cavalerie. À deux heures de nuit, environ sur les huit heures, il manda tous les Généraux, leur exposa nettement l’état des choses, & leur demanda leur avis sur ce qu’il devoit faire. L’avis général fut que les Anglois étoient trop faibles en Cavalerie, pour rien entreprendre contre le Nabab, & qu’ils ne pouvoient venir attaquer le camp, qu’en faisant plus de trois lieues & passant par des gorges où il y avoit des Gardes. Le camp étoit en toute sûreté ; ce jeune Prince répondit : Comme je n’ai aucun ordre de mon père, j’ai besoin de votre expérience pour me guider ; je suis tranquille, puisque c’est votre avis que je le sois ; je vous suis très-obligé de la peine que vous avez prise de vous rendre chez moi. Tout le monde n’étoit point encore sorti de la tente du Prince, qu’on apprit que Moctum, son oncle, qui commandoit l’armée en second, entroit dans le camp, ayant pris les devants avec quelques Cavaliers. Ayder, toujours infatigable, s’avança, dès la pointe du jour, vers Tirn-
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