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pouvoient plus se vendre à aucun prix. Enfin les provisions de riz qu’avoient apportées les marchands étoient épuisées ; & il falloit en tirer de si loin, que le prix de cette denrée de première nécessité, augmentait tous les jours, de même que tous les autres approvisionnements. Ayder, qui n’ignoroit rien de ce qui se passoit, se tenoit tranquille dans son camp, où il avoit toute sorte de provisions, & même en si grande abondance, que la vie ne coûtoit presque rien ; les habitans ayant cru que tout seroit fort cher, avoient fait des provisions. Chaque soldat avoit des fosses pleines de riz auprès de sa tente ; la rivière fournissoit du poisson en abondance, & tout ce qu’on peut désirer dans ce pays arrivoit de la Montagne, par convois nombreux, pendant la nuit, au moyen de bonnes escortes d’Infanterie, n’ayant depuis la montagne qu’une route de quatre heures, par un chemin coupé de haies, de fossés, & fort couvert, où la Cavalerie n’auroit pas brillé.

Les Marattes, sous le prétexte d’être plus à portée des fourages, s’éloignèrent de Cenapatam & se campèrent sur le Caveri, à