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l’entrée aux Marattes, en joignant à son armée toutes les milices du pays. Si la chose étoit nécessaire, il devoit secourir Bassapatnam, capitale du Bisnagar, si les Marattes en faisoient le siège, & faire harceler la queue de leur armée, si elle s’avançoit sur Syringpatnam.

Pendant qu’Ayder faisoit tous ces préparatifs, auxquels il étoit forcé par la situation la plus critique où puisse se trouver un grand Souverain, il montoit tous les jours à cheval sans beaucoup de suite, & affectait de se montrer à son armée & au peuple de la ville. On ne remarquoit point sur sa physionomie cette gaieté qui l’accompagnoit ordinairement, parce que qu’il ne savoit pas se contraindre, ne s’occupant qu’à se tirer du danger qui le menaçoit ; au contraire, une espèce de douce langueur ou de tristesse paroissoit sur son visage ; elle auroit intéressé sur son sort jusques à ses ennemis même. Sa tente étoit ouverte à toute heure, & jamais il n’a été plus facile de s’approcher de sa personne.

Quoique toutes les assemblées & les fêtes fussent suspendues, il indiquait à ses Généraux