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On sera moins surpris que tout un peuple abandonne gaiement ses maisons, lorsqu’on saura que toutes les terres appartiennent au Souverain ; que le Cultivateur n’est autre chose qu’un Fermier annuel, & que les Indiens de ce pays, même les habitans des villes, n’ont d’autres meubles qu’un bois de lit sans baldaquin, dont le fond est une sangle ; que tous les matelas consistent, pour les plus riches, en un tapis piqué comme nos couvertures ; quelques coffres en carton peints & vernis qui renferment leur linge, quelques nattes & ustensiles de terre, sans tables ni chaises dont l’usage leur est inconnu, de même que les trois quarts des meubles qui servent aux Européens ;

    que de l’eau pour avoir de bonnes récoltes. Les pluies sont beaucoup plus abondantes dans les pays de montagnes, & les Indiens ont pratiqué de grands étangs, & de vastes bassins d’un travail immense, au pied des montagnes, qui conservent des eaux en abondance, & plus que suffisantes pour arroser toute l’année à volonté. D’ailleurs, Ayder, au lieu de recevoir les revenus de ses terres en argent, comme les autres Princes de l’Inde, les reçoit en denrées, ce qui lui fournit des subsistances, dont il dispose à sa volonté, & toujours à son avantage & à celui de ses Peuples.