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propriétaires de leurs troupes, étoient ses amis & ses partisans, ce qui le rendoit certain d’être instruit de tous les mouvemens, & de contrarier ou retarder les opérations que voudroit entreprendre le Général Schmidt. Comme il étoit abusé par son beau-frère Mirza, qui lui faisoit espérer d’un moment à l’autre la conclusion du traité pour le renouvellement de la trêve avec les Marattes, il fit sa route gaiement, & arriva à Syringpatnam, croyant être en état de parer à tout sans aucun embarras. Quel fut son étonnement, lorsque Moctum-Ali-Khan lui apprit qu’il avoit lieu de soupçonner la fidélité de Mirza-Ali-Khan, sur ce qu’il avoit appris que l’armée des Marattes, forte de cent cinquante mille hommes, étoit partie de Poni, ayant à sa tête le jeune Madurao[1], Nana

  1. Madurao étoit fils de Balagirao, Bramine, qui a rendu la charge de Général des Marattes héréditaire dans sa famille. Ce jeune Prince n’avoit alors que dix-huit ans, & il étoit doué des plus rares vertus & des plus grandes qualités ; son oncle Ragouba l’a fait assassiner. Nana signifie père ; c’est un nom d’honneur qui fut donné à Balagirao par les Marattes, qui sert aujourd’hui