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le Nabab monté sur l’éléphant blanc de la Reine de Canara, qui avoit été une espèce d’Idole lorsqu’il appartenoit à cette Reine, & qui étoit pour lors Esclave ; il portoit les marques de son esclavage, ayant à ses pieds de gros anneaux d’argent & des chaînes du même métal. Cet éléphant, qu’on dit valoir plus que mille autres, les surpassoit tous en grandeur & en grosseur ; sa couverture étoit de drap jaune, couleur affectée à l’Empereur & aux Soubas. La girole du Nabab, couverte de drap de la même couleur, n’avoit d’autre ornement que quatre petites boules d’argent, excepté qu’il pendait des deux côtés des chaînes d’argent, auxquelles étoient attachées des espèces de couperets ou haches, telles que le Samorin les faisoit porter devant lui. C’est l’usage des Indiens de porter les marques d’honneur dont ils ont dépouillé les vaincus. Cet éléphant portoit sur sa tête une espèce de bouclier d’argent doré, qui représentoit un soleil ; il avoit deux conducteurs, le premier, du corps du Nabab, qui a rang de Capitaine de Cavalerie, & le conducteur ordinaire. Dans une petite girole, derrière celle du Nabab, étoit un premier Valet de cham-