Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jour de chaque mois lunaire, après que la lune a paru ; & dès qu’il eut reçu ses appointemens & la solde de sa troupe, il partit & se sauva en prenant sa route du côté de Cochin.

Son quartier étoit à une petite lieue de Coilmoutour ; les Officiers de son Corps l’attendoient pour toucher leur solde ; mais sous le prétexte captieux de l’absence de son Écrivain dont il avoit besoin, dit-il, pour faire le décompte, il les prioit de vouloir bien attendre jusqu’au lendemain, ce qui ne souffrit aucune difficulté. Pour mettre son projet à exécution, il monta à cheval, accompagné d’un jeune Officier Suédois à qui il avoit confié son dessein. Il partit, emportant tout ce qu’il avoit de plus précieux, après avoir dit à ses domestiques qu’il alloit souper à Coilmoutour, chez le Commandant-Général.

Les chaleurs & la beauté des nuits, font prendre, dans l’Inde, l’habitude de se coucher fort tard, d’autant mieux que l’on dort, pour l’ordinaire, depuis trois heures après midi, jusques à six. Quelques Officiers qui avoient coutume de faire la veillée, allèrent chez