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que c’étoient des gens cruels & anthropophages auxquels il devoit livrer tout le pays de Malabar ; l’acharnement avec lequel ce peu de François avoit voulu venger leurs compatriotes massacrés aida beaucoup à donner créance à ces contes. Quoiqu’il en soit, Ayder ne vit plus d’ennemis s’opposer à sa marche. Tous les lieux habités furent abandonnés, & les pauvres habitans retirés dans les bois & sur les plus hautes montagnes, avoient la douleur de voir leurs maisons en feu, les arbres fruitiers, même les poivriers, abattus ou arrachés, les bestiaux massacrés, les temples couverts en cuivre, découverts & brûlés[1]. Les Malabares se sentant

  1. Le sieur Picot de la Mothe, Commandant François à Mahé, avoit écrit à l’Officier Commandant les Européens de l’armée d’Ayder de se donner quelque peine à l’occasion du sac de ces Temples ou Pagodes, pour trouver le Vedam et Ouzam-Vedam, transcrit, s’il est possible, d’une date antérieure au tems d’Alexandre. M. le duc d’Ayen, Maréchal Duc de Noailles aujourd’hui, lui ayant donné commission de ne rien épargner pour se procurer ces Ouvrages, cet Officier désirant contribuer à satisfaire le désir de ce Seigneur, fit chercher par différens Bramines sur des quan-