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ses vaisseaux remontèrent, autant qu’il fut possible, & mettant son infanterie en ordre de bataille sur une seule ligne, en face des ennemis, avec ses douze pièces de canon en avant ; il attendit le moment où l’eau étoit la plus basse, & pour lors avançant au grand galop à la tête de toute sa cavalerie qu’il avoit jusqu’alors tenue cachée, hors de la vue de l’armée des Nayres, il entra dans la rivière, précédé d’une compagnie de cinquante hussards, reste de la cavalerie venue de Pontichéri. Comme la rapidité du courant étoit arrêtée par ses vaisseaux échoués qui tiroient à toute volée sur la terre, il traversa sans peine la rivière dans une largeur de près d’une lieue, tantôt à gué & tantôt à la nage. Il aborda l’autre rive où les Nayres qui s’étoient d’abord occupés des moyens d’arrêter l’infanterie qui faisoit mine de vouloir passer la rivière, effrayés par l’apparition subite de cette cavalerie, s’enfuirent à toutes jambes, sans oser regarder derrière eux, & par tous les chemins que la peur leur indiqua, n’ayant fait d’autre défense que de mettre le feu à quelques canons qu’ils n’osèrent pointer.