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& encore moins de la tactique. Ils se hâtèrent de retourner dans leurs comptoirs, bien persuadés que la petite armée d’Ayder seroit écrasée par celle des Nayres qui avoient une nombreuse artillerie dont ils avoient garni les bords de la rivière, & qui ne cessoient de tirailler & de faire des rodomontades. Ayder qui connoissoit parfaitement le génie de tous les peuples de l’Inde, se tenoit assuré de la victoire & il fondoit son espérance sur sa cavalerie qui étoit un corps de troupes absolument inconnu aux Nayres, aucune armée étrangère n’ayant jamais pénétré sur la côte malabare où l’on n’avoit vu jusques alors que quelques chevaux appartenans aux Chefs des comptoirs, qui les avoient achetés pour leur plaisir, plutôt que pour leur usage ; car ce pays, coupé de ruisseaux, de montagnes, de bois, & sujet à des pluies continuelles pendant sept mois de l’année, est absolument contraire à l’éducation & à l’entretien des chevaux.

Pour réussir à passer la rivière, malgré cette nombreuse armée & son artillerie, Ayder fit entrer sa flotte dans la rivière ;