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gère, presse ton troupeau, cache-toi dans les antres les plus reculés et les plus sauvages : il n’est plus de repos sur cette triste terre.


CHAPITRE XXIV.

Je ne sais comment cela m’arrive : depuis quelque temps mes chapitres finissent toujours sur un ton sinistre. En vain je fixe en les commençant mes regards sur quelque objet agréable, — en vain je m’embarque par le calme, j’essuie bientôt une bourrasque qui me fait dériver. — Pour mettre fin à cette agitation, qui ne me laisse pas le maître de mes idées, et pour apaiser les battements de mon cœur, que tant d’images attendrissantes ont trop agité, je ne vois d’autre remède qu’une dissertation. — Oui, je veux mettre ce morceau de glace sur mon cœur.

Et cette dissertation sera sur la peinture ; car, de disserter sur tout autre objet, il n’y a point moyen. Je ne puis descendre tout à fait du point où j’étais monté tout à l’heure : d’ailleurs, c’est le dada de mon oncle Tobie[1].

  1. Personnage de Tristam Shandy, roman de Sterne.