teurs, et nous accorder encore pour deux jours l’un des voyageurs ;
MM. [de] Montgolfier, dont le génie nous avait procuré le magnifique spectacle du matin, et les plaisirs qui le suivaient ;
L’auteur du Prospectus, sans doute à cause de sa bonne volonté ;
Les dames qui étaient accourues les premières au secours des voyageurs, et les avaient favorisés des premières accolades ;
Le comte de Saint- Gilles, major du régiment des dragons de Piémont ; pour lui et pour les officiers de son corps, qui avaient pris un intérêt vraiment patriotique au ballon de Chambéry, et que nous voyions à table avec tant de satisfaction ;
Le chevalier Galatée, cocher de bonne maison et maître des cérémonies : âme de la fête.
Enfin, le comte de Saint-Gilles, ayant réclamé le silence, proposa une libation d’eau fraîche à l’honneur de l'Hermite de Nivolet[1], et cette propo-
- ↑ L’auteur du Prospectus se garde bien d’approuver cette libation : au contraire, il est fou de l’Hermite, qui est un homme d’esprit. Salut ! gloire ! paix ! bénédiction à tous les critiques passés, présents et futurs ! Y a-t-il rien dans l’univers de plus excellent que ce qui fait rire ? Au diable ces auteurs susceptibles qui jettent les hauts cris à la moindre égratignure ! La critique amuse, et partant elle est bonne, suivant le grand axiome :
Est-ce un malheur ? Non, si c’est un plaisir.
L’Hermite aurait cependant dû avoir l’honnêteté d’adresser un exemplaire de sa lettre à l’auteur du Prospectus, qui le somme ici très expressément de se faire connaître à lui dans huit jours, afin qu’il ait le plaisir de l’embrasser. S’il se refuse à cette invitation qui n’est ni un lazzi, ni une inconséquence, il s’expose visiblement à passer pour un écriveur discourtois.
N. B. L’auteur du Prospectus a demandé place pour cette note à celui de la Relation. (Note de l’Auteur.)
Après la publication du Prospectus, il parut à Chambéry une critique assez vive de l’entreprise sous la forme d’une lettre signée Philalète, hermite de Nivolet. Ce nom de guerre cachait le P. Domergue.