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rager une province qui lui appartient à si juste titre.

Telle est, Monsieur, l’histoire fidèle de notre ballon, intéressant, peut-être, parce qu’il était supérieurement construit, parce qu’il s’est élevé avec une rapidité surprenante, parce qu’il ne portait que 44 ans, parce qu’il a été conduit avec assez de sang-froid et d’intelligence, et qu’il n’a pas souffert la plus légère altération. Vous comprenez cependant, mon cher ami, que tout ceci est écrit sans la moindre prétention. Je parle de ce qui nous intéresse, et je n’en parle qu’à nos concitoyens ; et si quelque coup de vent (que je suis loin d’invoquer) portait ces feuilles au delà de la frontière, qu’elles attestent au moins que nous avons répété avec plaisir une expérience intéressante, mais que nous n’attachons aucune espèce de gloire à faire aussi bien que d’autres.

A l’instant où le ballon toucha terre, un carrosse, conduit à toute bride, s’empara des voyageurs, et fut bientôt suivi de tous les autres. On revint à Buisson Rond : on fit monter les deux jeunes gens sur l’estrade où ils furent présentés au public, fêtés, couronnés par madame la comtesse de Cevin, par madame la baronne de Montailleur et par madame de Morand, dont les charmants visages payèrent de la meilleure