Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/454

Cette page n’a pas encore été corrigée

sicien M. de Saussure, on avait réduit à deux le nombre des voyageurs ; le filet était supprimé et la galerie allégée. On aurait pu augmenter considérablement la quantité des provisions. Le volume des fagots trompa les yeux ; c’est à peu près la seule faute qu’on ait commise, mais elle était considérable. Furieux de se voir forcés de toucher terre avec un ballon parfaitement sain, les voyageurs brulèrent tout ce qu’ils pouvaient bruler. Ils avaient une quantité considérable de boules de papier imbibé d’huile, beaucoup d’esprit-de-vin, des chiffons, un grand nombre d’éponges, deux corbeilles contenant le papier, deux seaux dont ils versèrent l’eau : tout fut jeté dans le foyer. Cependant le ballon ne put se soutenir en l’air au delà de vingt-cinq minutes, et il alla tomber à la tête des marais de Challes, à une demi-lieue en droite ligne de l’endroit du départ, mais après avoir éprouvé dans son cours deux ou trois déviations assez considérables. M. Brun ne manquera pas de donner les détails les plus circonstanciés sur le poids total de la machine et sur sa force ascensionnelle : ces détails établiront probablement qu’il y a beaucoup à rabattre de l’hypothèse qui suppose la raréfaction de l’air dans la proportion de 1 à 2. Mais je me tais sur tout ceci, ne voulant point four-