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le grand miracle ! Nous avons fait aussi bien et même mieux que le renard de La Fontaine :

D’abord il s’y prit mal, puis un peu mieux puis bien,
Puis enfin il n’y manqua rien.

Après le succès malheureux de la première expérience, les souscripteurs, loin de se décourager, s’empressèrent de former les fonds nécessaires pour réparer l’aérostat ; et ils se promirent bien de profiter de leurs fautes pour s’assurer une réussite complète. Eu conséquence, on commença par supprimer le filet qui recouvrait l’hémisphère supérieur du ballon ; c’était d’abord une économie de poids considérable, car cette lourde coiffure ne pesait pas moins de 180 livres. Pour suppléer au filet, on doubla les deux nervures ce qui portait les cordes au nombre de 48, force suffisante pour maintenir la forme du globe, et s’opposer à l’expansion du fluide intérieur. Ensuite, on pensa à la galerie : lors de la première expérience, elle pesait près de 500 liv. et n’avait pas cependant la force nécessaire. Pour obtenir tout à la fois plus de solidité et plus de légèreté on fit construire un grand cercle de bois de frêne ayant pour diamètre l’ouverture du ballon, et l’on y fixa solidement, à distances égales, deux espèces de paniers formés des débris de l’ancienne galerie ; ces paniers, assez semblables à deux tri-