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revenir sur cette triste journée du 22. On a dit que notre ballon était mal construit ; on a dit qu’il n’avait jamais pu s’enfler ; on a dit que, sans respect pour les premiers éléments du calcul, nous avions essayé de lui faire porter trois, quatre, cinq, et jusqu’à sept personnes ; on a dit… Eh ! que n’a-t-on pas dit ? Puisqu’on mentait dans l’enclos du Buisson Rond, on peut bien croire que la vérité n’était pas fort respectée à vingt ou trente lieues de nous. Au reste, désirez-vous quelques détails rapides sur ce fâcheux événement ? Vous allez être satisfait.

D’abord, nous nous étions promis à nous-mêmes que le ballon serait construit, lancé et monté par des citoyens ; en conséquence, nous refusâmes expressément le secours de quelques étrangers experts qui nous offraient leurs bras, et nous les remerciâmes de leur bonne volonté, sans vouloir en profiter. De plus, parmi cette foule d’ouvriers, d’artistes et d’amateurs qui ont concouru à l’entreprise, une seule personne avait vu lancer un ballon portant des hommes ; et cette personne n’avait pu assister au second essai. En sorte que nous nous étions environnés volontairement de toutes les difficultés qu’entraîne l’inexpérience, uniquement pour, avoir le plaisir de les vaincre. Ce trait de vanité nationale (la seule bonne, par