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quel autre peut être comparé à celui d’un grand aérostat qui s’élève et vole majestueusement, chargé de plusieurs voyageurs ? L’homme est affamé de sensations vives ; eh bien ! nous en préparons au public d’un genre inconnu jusqu’à nos jours ; et si l’on joint à l’intérêt naturel de la chose une foule d’agréments qui en seront la suite et qu’il est aisé de pressentir, on conviendra que le jour de l’expérience devra être écrit au nombre de ceux où l’art aura su le plus amuser notre existence.

Mais l’idée du spectacle que nous projetons nous conduisant par un penchant invincible à ce qui doit en former le principal ornement, nous ne finirons point sans faire à la plus belle moitié de la société un hommage particulier de notre expérience. C’est surtout aux dames que nous consacrons cette entreprise ; c’est elles que nous assurons des précautions scrupuleuses que nous avons prises pour que le plaisir de l’expérience ne puisse être acheté par un malheur, pas même par le plus léger inconvénient. Nous pouvons les assurer que l’expérience aérostatique exécutée avec prudence n’entraîne nul danger ; qu’elle n’effraye que les yeux, et que, quand un sylphe malfaisant viendrait dans les airs renverser le réchaud, le ballon serait toujours un