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ques-uns de ces Messieurs, s’amusait à mettre la chose si près de leurs yeux qu’ils ne pussent pas la voir ; et tandis que, pour arriver à la découverte, il leur suffisait, pour ainsi dire, d’y penser, une main un peu moins fatale, mais tout aussi infaillible que celle qui effraya le roi d’Assyrie, écrivait sur les murs de leurs laboratoires : « Je t’ai trouvé léger. » Livrons-nous donc avec confiance à cette physique expérimentale, la seule vraie, la seule utile ; ne négligeons point les calculs, les théories savantes, mais connaissons aussi le prix d’une certaine’pratique investigatrice, qui ne passe légèrement sur rien, qui furette sans cesse dans l’univers, s’arrête devant les moindres objets, remue, pèse, décompose tout ce qu’elle peut apercevoir, et, prenant la raison par la main, tâtonne encore dans les ténèbres en attendant la lumière ; joignons même aux spéculations les procédés des arts, et ne croyons pas déroger en quittant quelquefois une formule d’algèbre pour prendre la lime et le rabot.

C’est en vain que nous prétexterions le défaut de secours, l’éloignement des grandes villes, la nullité des provinces : ces considérations ne doivent point nous décourager. Sans doute les ta-Jents semblent naître et s’accumuler dans les