Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/427

Cette page n’a pas encore été corrigée

à faire d’étranges chutes ; et si l’on doit surtout s’en défier, c’est dans un genre où l’homme n’a jamais pu exercer ses forces ; car il] n’a point encore agi sur l’air, en l’air. Ce n’est pas que mille savants ne nous démontrent habilement du coin de leur feu tout ce qui est possible dans ce genre, tout ce qui ne l’est pas, tout ce qui doit arriver, etc. ; laissons-les dire, et faisons des ballons : l’usage nous apprendra des choses que les plus profondes méditations ne nous auraient jamais révélées. Il faut absolument que nous nous accoutumions à monter dans un ballon comme dans une berline ; et ce que les gens de mauvaise humeur appellent répétition inutile, dépense folle, etc., est cependant le seul moyen d’arriver au grand but vers lequel tous les yeux sont actuellement tournés. C’est en l’air que les auteurs de tant de pamphlets majestueusement intitulés : Moyen de diriger les ballons, deviendraient peut-être modestes, à force de honte ; c’est en l’air que nous apprendrons certainement si l’on peut s’aider de l’action de l’air, ce qui est fort douteux, ou seulement de l’action sur l’air, ce qui est très-probable ; c’est en l’air que nous apprendrons à nous servir avantageusement de cette dernière force. Enfin, une expérience de six mille ans nous ayant suffisamment convaincus