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à Novogorod, et lui conseilla de l’y accompagner. L’abbesse, qui voyait sa novice chérie dépérir sous ses yeux, y consentit elle-même, malgré la tendre affection qu’elle lui portait, et fit, en arrivant à Nijeni, toutes les démarches nécessaires.

Prascovie quitta bientôt son ancien monastère, emportant avec elle les regrets sincères de toute la communauté et des personnes de la ville qui l’avaient connue. Elle employa les deux premiers mois de son séjour à Novogorod à faire construire une petite maison de bois, contenant deux cellules pour elle et son amie, parce qu’il ne s’en trouva point de vacante à leur arrivée, et fut très-contente de son nouvel asile. Ses compagnes, qui la connaissaient déjà personnellement, regardèrent son entrée dans leur couvent comme une faveur particulière du ciel, et s’empressèrent de remplir pour elle les devoirs trop pénibles qui ne s’accordaient pas avec sa santé. Ces soins et la tranquillité dont elle jouissait, prolongèrent ses jours jusqu’en 1809.

Déjà les médecins, depuis longtemps, désespéraient de sa vie ; mais, quoiqu’elle-même en eût fait le sincère sacrifice, elle ne croyait point encore sa fin prochaine. C’est sans doute par un bienfait de la Providence que, dans cette cruelle maladie, pour laquelle il n’est plus de remède,