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sur une montagne battue par les vents, était dans une situation défavorable pour ce genre de maladie. Après qu’elle eut passé un an dans cette maison, les médecins lui conseillèrent de changer de séjour.

L’abbesse, que des affaires appelaient à Pétersbourg, résolut d’emmener avec elle Prascovie. Outre l’espoir de favoriser par ce voyage le rétablissement de sa santé, la bonne dame pensait avec raison que la réputation de sa novice, et l’affection que tout le monde lui portait dans la capitale, seraient utile aux intérêts du couvent. Prascovie devint une solliciteuse aussi active que désintéressée. Mais, se conformant aux convenances qu’exigeait d’elle son nouvel état, elle ne se répandit point dans la société comme la première fois, et vit seulement les personnes que la reconnaissance et l’amitié lui faisaient un devoir de cultiver.

À cette époque, ses traits étaient déjà fort altérés par l’étisie prononcée qui la minait sourdement ; mais, dans cet état même de dépérissement, il eût été difficile de trouver une physionomie plus agréable et surtout plus intéressante que la sienne. Elle était d’une taille moyenne, mais bien prise : son visage, entouré d’un voile noir qui couvrait tous ses cheveux, était d’un bel ovale.