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Son bonheur lui ôta pendant plusieurs heures le sommeil qui l’avait fuie si souvent pour des causes bien différentes.

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain, et que le souvenir de tout ce qui s’était passé la veille rentra dans sa mémoire, elle fit un cri de joie : « N’est-ce pas un songe trompeur qui m’abuse ? est-il bien vrai que j’ai vu l’impératrice ? qu’elle m’a parlé avec tant de bonté ? »

Les transports de sa joie augmentaient à mesure que ses idées plus claires se débarrassaient des vapeurs du sommeil. Elle s’habilla promptement : et, afin de s’assurer encore de la réalité des événements de la veille, elle courut aussitôt ouvrir un tiroir dans lequel se trouvait l’argent qu’elle avait reçu par ordre de Sa Majesté.

Quelques jours après, l’impératrice mère lui lit assigner une pension, et voulut bien elle-même la présenter à l’empereur et à l’impératrice régnante, qui l’accueillirent aussi favorablement. Elle reçut de leur générosité un présent de cinq mille roubles, et des ordres furent donnés pour la révision du procès de son père.

Le vif intérêt qu’elle inspira bientôt à M. de K. ministre de l’intérieur, ainsi qu’à toute sa