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l’avait accompagnée, et apprit de lui qu’il l’avait vue monter en voiture avec M. V*** pour se rendre à la cour : on était donc informé de sa présentation. Lorsqu’elle rentra, vers les neuf heures du soir, elle fut aussitôt, et pour la première fois, appelée au salon : le succès qu’elle venait d’obtenir avait opéré une petite révolution dans l’esprit de tout le monde. Son bonheur fit le plus grand plaisir à ses amis, et parut en faire davantage encore aux personnes qui ne lui avaient témoigné jusqu’alors que de l’indifférence. On observa qu’elle avait une jolie tournure et de beaux yeux. Lorsqu’elle raconta les promesses de Sa Majesté, et les espérances qu’elle en avait conçues pour la délivrance de son père, on trouva cela tout naturel et fort aisé. Plusieurs des membres de la société s’offrirent généreusement de parler au ministre en sa faveur et de la protéger ; enfin, le contentement parut général, et le joueur de boston, après que les remises furent achevées, donna lui-même des marques sensibles d’intérêt.

Elle se retira bientôt dans sa chambre pour se mettre en prières, et pour remercier Dieu des faveurs inattendues qu’elle venait d’en recevoir.