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il promit de la recommander à Sa Majesté, si le temps et les affaires le permettaient, et la pria de dîner chez lui pour recevoir sa réponse.

L’impératrice ordonna que Prascovie lui lût présentée le même soir à six heures. La voyageuse ne s’attendait point à tant de bonheur. Lorsqu’elle en reçut l’assurance, elle pâlit et fut prête à se trouver mal. Au lieu de remercier M. V***, elle leva vers le ciel ses yeux pleins de larmes. « Ô mon Dieu ! s’écria-t-elle, je n’ai donc pas mis en vain mon espoir en vous ! » Pleine du trouble qui l’agitait et ne sachant comment témoigner sa reconnaissance à son nouveau protecteur, elle baisait les mains de Mme V***. « Vous seule, lui disait-elle, êtes digne de faire agréer mes remerciements à l’homme bienfaisant dont j’attends la délivrance de mon père ! »

Vers le soir, sans rien changer à son costume simple, on donna quelques soins à sa toilette, et M. V*** la conduisit à la cour. En approchant du palais impérial, elle pensait à son père qui lui en avait représenté l’entrée comme si difficile. « S’il me voyait maintenant ! disait-elle à son conducteur ; s’il savait devant qui je vais paraître !