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aventures avec autant de surprise que de plaisir. La jeune fille était enfin sur la route qui devait la conduire bientôt à l’accomplissement de tous ses vœux. Mme V*** la pria d’attendre le retour de son mari ; et, dans la longue conférence qu’elles eurent ensemble, cette dame sentit redoubler l’intérêt qu’elle avait conçu au premier abord pour Prascovie.

Lorsque les personnes d’un vrai mérite, lorsque les âmes bonnes se rencontrent pour la première fois, elles ne font point connaissance : on peut dire qu’elles se reconnaissent comme de vieux amis, qui n’étaient séparés que par l’éloignement ou l’inégalité des conditions.

Dans la première heure que Prascovie passa chez cette dame, elle reconnut avec transport cet accueil simple et cordial qui ne l’avait jamais trompée dans ses espérances, et pressentit son bonheur ; elle trouvait dans son cœur plus de confiance qu’elle n’eu avait jamais éprouvé. Ses prières, écoutées par la bienveillance et soutenues par l’espoir, eurent toute la chaleur qui devait en assurer le succès.

À son retour, M. V*** partagea les sentiments de son épouse, et ne voulut point offrir à la jeune fille le secours qu’il lui avait destiné sans la connaître. Comme il devait retourner à la cour incessamment,