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que les embrassements les plus sincères. M. de L***, profitant de la bonne disposition de son parent, lui présenta la jeune Sibérienne. On s’entretint de son affaire pendant le dîner, et tout le monde convint qu’en lui conseillant de s’adresser au sénat on lui avait indiqué une mauvaise voie. La révision du procès de son père, en suivant toutes les formes de la justice, aurait pu durer bien longtemps : on pensait qu’il serait beaucoup plus avantageux de s’adresser directement à la bonté de l’empereur, et l’on promit d’en chercher les moyens avec le temps. Enfin, tous les convives l’avertirent de ne plus s’exposer aux aventures du sénat, dont le récit avait fort amusé la société. Vers le soir, madame de L*** la fit reconduire chez le marchand par son domestique.

En revenant chez son hôte, Prascovie admirait comment la Providence l’avait conduite chez M. de L*** au moment de la réconciliation des deux parents, et comme pour les lui rendre favorables ; et lorsqu’elle passa devant le sénat, elle se rappela la prière qu’elle avait faite à Dieu de ne plus y retourner qu’une fois. « Sa bonté, pensait-elle, a fait plus que je ne lui avais demandé :