Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/374

Cette page n’a pas encore été corrigée

quoique très-lentement, et passa le reste de la belle saison au couvent. Dans l’état de faiblesse où elle était encore, elle ne pouvait continuer son voyage à pied, moins encore sur des chariots de poste : n’ayant aucun moyen de se procurer une voiture commode, elle se vit donc obligée d’attendre le traînage [1] pour avoir la possibilité de se rendre à Pétersbourg. sans éprouver la fatigue des voitures ordinaires. Elle suivit pendant ce temps les offices et la règle du couvent avec une assiduité qui retarda peut-être son rétablissement, et elle se perfectionna dans ses études. Cette conduite acheva de lui gagner l’estime de l’abbesse et des religieuses, qui prirent pour elle la plus véritable affection, et ne doutèrent point qu’elle n’accomplit un jour sa promesse de revenir prendre le voile dans leur couvent.

Enfin, lorsque les chemins d’hiver furent établis, elle partit pour Moscou, en traîneau couvert, avec des voyageurs qui faisaient la même route. L’abbesse n’ayant pu lui faire abandonner son entreprise, lui donna une lettre de recommandation pour une de ses amies, mademoiselle de S***, à Moscou, et l’assura qu’elle pourrait toujours regarder sa maison comme un refuge certain,

  1. On appelle ainsi l’époque où les chemins commencent à être praticables pour les traîneaux.