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pénibles les démarches auxquelles l’obligeait sa situation. « Hélas ! disait-elle, où trouverai-je des amies comme celles que j’ai quittées ? Me voilà maintenant à plus de mille verstes d’elles. Que deviendrai-je en arrivant à Pétersbourg, lorsque j’approcherai du palais impérial, moi qui tremble de e me présenter ici dans une misérable auberge ? »

Ces réflexions s’offrirent avec tant de force à son esprit, que, pour la premIère fois, un profond découragement s’empara d’elle et lui arracha des larmes. Le souvenir de son père, qu’elle avait abandonné, peut-être inutilement, la remplit de regrets et de terreur. Mais bientôt elle se reprocha sa faiblesse et son manque de confiance en Dieu ; elle en demanda pardon à son ange gardien : « Et ce fut lui, sans doute, disait-elle en parlant de cette circonstance de ’sa vie, qui m’inspira la pensée de rentrer dans l’église pour demander à Dieu le courage que j’avais perdu. »

En effet, elle rentra précipitamment pour implorer le secours du ciel. Une religieuse se trouvait dans ce moment près de la porte pour la fermer : frappée du mouvement subit de la jeune étrangère, qui ne l’aperçut pas, ainsi que de la ferveur qu’elle mettait à ses prières, elle l’aborda pour l’interroger et l’avertir qu’il était l’heure de