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plutôt que par un véritable intérêt. \u lieu de l’aider ou de l’encourager dans son entreprise, on désapprouva généralement son père de lui avoir accordé la permission de partir. Ceux qui auraient pu lui donner quelques secours parlèrent des circonstances malheureuses qui empêchent souvent les meilleurs amis de se rendre service au besoin ; et au lieu de l’assistance et des consolations que la famille en attendait, ils ne lui laissèrent en la matant que de sinistres présages. Cependant deux les plus pauvres et des plus obscurs prisonniers prient la défense de Prascovie, et l’encouragèrent par leurs conseils. « On a vu, disaient-ils, des choses plus difficiles réussir contre toute espérance. Sans a parvenir elle-même jusqu’au souverain, elle trouvera des protecteurs qui parleront pour elle, lorsqu’on la connaîtra et qu’on l’aimera comme nous. » Le 8 septembre, à l’aube du jour, ces deux hommes revinrent pour prendre congé d’elle et pour assister t son départ. Ils la trouvèrent déjà toute disposée pour le grand voyage, et chargée d’un sac qu’elle avait préparé depuis longtemps. Son père lui remit le rouble qu’il lui destinait, mais qu’elle ne voulait point accepter ; elle représentait que cette petite somme ne pouvait pas la conduire jusqu’à Saint-Pétersbourg, tandis qu’elle pouvait leur devenir nécessaire.