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LA
JEUNE SIBÉRIENNE


Le courage d’une jeune fille qui, vers la fin du règne de Paul Ier, partit à pied de la Sibérie, pour venir à Saint-Pétersbourg demander la grâce de son père, fit assez de bruit dans le temps pour engager un auteur célèbre[1] à faire une héroïne de roman de cette intéressante voyageuse. Mais les personnes qui l’ont connue paraissent regretter qu’on ait prêté des aventures d’amour et des idées romanesques à une jeune et noble vierge qui n’eut jamais d’autre passion que l’amour filial le plus pur, et qui, sans appui, sans conseil, trouva dans son cœur la pensée de l’action la plus généreuse et la force de l’exécuter.

Si le récit de ses aventures n’offre point cet in-

  1. Madame Cottin, (Note de l’Auteur.) — Le roman fut publié sous le titre d’Elisabeth, ou les Exilés de Sibérie ; Paris, 1806, in-12