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vais traitements qu’il avait été, disait-il, contraint de lui faire éprouver pour sa sûreté. « Je me souviendrai seulement, répondit Kascambo, que j’ai été ton hôte et que tu m’as tenu parole ; mais avant de me demander pardon, commence donc par m’ôter mes liens. »

Au lieu de lui répondre, le Tchetchenge, voyant Ivan revenir, s’élança du toit et disparut comme l’éclair.

Dans la même journée, le brave Ivan eut le plaisir et la gloire de ramener son maître au sein de ses amis, qui avaient désespéré de le revoir.

La personne qui a recueilli cette anecdote, passant quelques mois après à Iegorievski, pendant la nuit, devant une petite maison de bonne apparence et fort éclairée, descendit de son kibick [1], et s’approcha d’une fenêtre pour jouir du spectacle d’un bal très-animé qui se donnait au rez-de-chaussée. Un jeune sous-officier regardait aussi très-attentivement ce qui se passait dans l’intérieur de l’appartement.

  1. Le kibick est une voiture dont la caisse, semblable à celle d’une candie grossièrement construite, est fixée Immédiatement sur deux essieux et l’hiver sur deux patins formant tableau ; c’est la voitura de voyage ordinaire en Russie.