Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/311

Cette page n’a pas encore été corrigée

Veux-tu me mettre dans le cas de te tromper ?

« — Eh bien, soit ; va pour deux cents roubles ; et tu reviendras seul et dans trois jours ?

« — Oui seul et dans trois jours, je t’en donne ma parole ; mais toi, m’as-tu donné la tienne ? le major est-il ton hôte ?

« — Il est mon hôte, ainsi que toi, dès ce moment, et tu en as ma parole. »

Ils se donnèrent la main, et coururent chercher le major, qu’ils rapportèrent à moitié mort de froid et de faim.

Au lieu d’aller à Mosdok, Ivan, apprenant qu’il était plus près de Tchervelianskaya-Staniza, où se trouvait un poste considérable de Cosaques, s’y rendit aussitôt. Il n’eut pas de peine à rassembler la somme qui lui était nécessaire. Les braves Cosaques, dont quelques-uns s’étaient trouvés à la malheureuse affaire qui avait coûté la liberté à Kascambo, se cotisèrent avec empressement pour compléter la rançon. Au jour fixé, Ivan partit pour aller enfin délivrer son mettre ; mais le colonel qui commandait le poste, craignant quelque nouvelle trahison, ne lui permit pas de retourner seul ; et, malgré la convention faite avec le Tchetchenge, il le fit accompagner par quelques Cosaques.

Cette précaution faillit encore devenir funeste